N° 262 : Ἀττινᾶς Μελίτων (Attinas Meliton)

Datation : Deuxième moitié du Ier siècle / première moitié du IIe siècle après J.-C. ?
Cité : Aphrodisias

Présentation : 
Attinas Meliton, fils d'Attinas fils de Theodoros, est honoré par un décret du Conseil et du peuple. Il semble avoir été en même temps grand-prêtre et stéphanéphorea et, à ce titre, s'est illustré par l'introduction ou le respect scrupuleux d'une prescription du culte des Augustes et par ses sacrifices. Le passage de l'inscription peut en effet indiquer des transformations dans le culte pendant sa stéphanéphorie, mais le texte n'est pas très clair (l. 6) : si le terme « θρησσκεία » peut avoir le sens générique de règlement cultuel, prescriptions correspondant à un culte particulierb, l'emploi du verbe « εἰσφέρω » est plus problématique. Il ne semble pas pouvoir signifier simplement « exécuter », « réaliser », mais plutôt « introduire », voire « financer ». Ces éléments du culte, qu'Attinas Meliton a introduit ou financés, portent sans doute sur les prières aux dieux de la patrie mentionnées dans la suite du texte et sur les sacrifices pour la santé, le salut et le règne éternel des Augustes. L'identité des dieux ancestraux n'est pas précisée. Les sacrifices pour le salut et la santé des empereurs apparaissent fréquemment dans les inscriptions d'Aphrodisias comme d'autres cités ; le culte impérial est ici associé au culte des divinités ancestrales de la cité, au premier rang desquelles doit se situer Aphrodite. Des spectacles sont également mentionnés, preuve, s'il en était besoin, du lien entre le culte impérial et les spectacles d'origine romaine.
Le décret honorifique mentionne d'autres décrets pour Attinas Meliton qui ne sont pas conservés. Celui qui nous intéresse lui décerne le privilège d'aliturgie et ordonne l'érection de statues en son honneur dans des lieux sacrés et des lieux publics. Ces statues sont des trois types : portrait (eikones), agalmata et andriantes.
Nous ne disposons pas d'éléments solides de datation pour cet homme à la carrière exceptionnelle. Sa petite-fille, Apphia, également prêtresse des empereurs, a épousé un Apollonios fils d'Eumachos, probablement apparenté à T. Flavius Athenagoras Agathus, lui-même actif dans la première moitié du IIe siècle. Attinas Meliton a donc sans doute vécu dans la deuxième moitié du Ier siècle ou au début du IIe siècle.
Sources : 
IAph2007 12.206
l. 5-9 : ἀρχιερατεύων τε ἐν τῇ στεφανηφορίᾳ τῶν Σεβαστ[ῶν πᾶ]σαν εὐσεβῆ θρησσκείαν εἰσενήνεκται, καὶ τέθυκεν το[ῖς πα]τρίοις θεοῖς εὐχόμενος καὶ αὐτὸς ὑπὲρ τῆς ὑγείας καὶ [σω]τηρίας καὶ τῆς αἰωνίου διαμονῆς τῆς ἡγεμονίας αὐτῶν, [τε]τέλεκεν δὲ καὶ τὰς θεωρίας φιλοδόξως.

Bibliographie : 
Reynolds 1999 p. 329 et 334.

Notes : 
a C'est ainsi que nous comprenons la formule inhabituelle de la l. 5, citée ci-dessous.
b Sur l'évolution du sens de ce mot à l'époque impériale, voir Foschia 2000.

Mis à jour le 31/05/2010