N° 226 : Κλαυδία Ἄμμιον (Claudia Ammion)

Datation : Milieu du Ier siècle après J.-C.
Cité : Thyatire

Présentation : 
Claudia Ammion, fille de Metrodorus Lepidas, a exercé deux sacerdoces civiques qui, de façon surprenante, paraissent tout à fait distincts à cette époque : elle a été prêtresse des Augustes et grande-prêtresse de la cité à vie. Soit la grande-prêtrise n'est pas vouée au culte impérial, soit les Augustes sont Auguste et Livie, et une prêtrise leur est consacrée en plus de la grande-prêtrise du culte impérial en général. W. Buckler retient la première solution, mais elle nous paraît peu probable : au milieu du Ier siècle après J.-C. existent déjà dans beaucoup de cités d'Asie des grandes-prêtrises génériques du culte impérial, même si la titulature des grands-prêtres ne comprend pas de précision sur l'objet du culte dont ils sont chargésa. Claudia Ammion étant grande-prêtresse à vie, il est possible qu'elle ait été la première grande-prêtresse, aux côtés du grand-prêtre qui existe à Thyatire depuis l'époque augustéenne, au moment où le culte impérial commence à devenir un culte collectif de l'ensemble de la maison impériale. La prêtrise des Augustes n'est d'ailleurs pas attestée après Claudia Ammion : le culte d'Auguste et de Livie a dû être intégré aux fonctions des grands-prêtres et grandes-prêtresses de la cité.
Claudia Ammion a également été agonothète « brillament » (λαμπρῶς). Elle est honorée d'une statue par les teinturiers de la villeb. Son mari Ti. Claudius Antyllus, fils de Xénon, est le premier citoyen romain de sa famille. Il n'est pas attesté comme prêtre du culte impérial, peut-être parce que Claudia Ammion a revêtu les sacerdoces avant son mariage ou avec un autre membre de sa famillec. Ti. Claudius Antyllus a été gymnasiarque de tous les gymnases deux ans de suite (TAM V 2, 975). Le père de Claudia Ammion ne porte pas les tria nomina : elle doit avoir reçu la citoyenneté romaine en même temps que son mari, lui aussi fils de pérégrind.
Sources : 
TAM V 2, 972
l. 3-9 : Κλαυδίαν Ἄμμιον Μητρο|δώρου Λεπιδᾶ θυγατέρα, | γυναῖκα δὲ Τιβερίου Κλαυδίου | Ἀντύλλου τοῦ τρὶς γυμνα|σιάρχου, τ[ὴ]ν ἱέρειαν τῶν | Σεβαστῶν καὶ ἀρχιέρειαν | τῆς πόλεως [δ]ιὰ βίου.

Bibliographie : 
Buckler, RPhil 37 (1913) p. 296 n°3 ; Van Bremen 1996 p. 124 n. 41 et p. 331 n°5 p. 124 n. 41 ; Harland 2003 p. 145.

Notes : 
a Buckler 1913 p. 299-300. R. Van Bremen écrit également : « the archierosyne does not appear to have been connected with the imperial cult at all » (1996 p. 124 n. 41).
b Sur l'importance des métiers du textile à Thyatire, voir Labarre-Le Dinahet 1996 p. 55-56.
c Un Andronicus, fils de Metrodorus Lepidas, qui peut être le père ou un oncle de Claudia Ammion, a été prytane et prêtre de Rome (TAM V 2, 903).
d Claudia Ammion est peut-être apparentée au grand-prêtre de Thyatire M. Antonius Attalus Lepidas (n°223) et à son fils M. Antonius Lepidas, grand-prêtre d'Asie, mais il est impossible de reconstituer le stemma. La proposition faite par les éditeurs des TAM pose un problème, car elle fait de Metrodorus Lepidas, le père de Claudia Ammion, un second fils de M. Antonius Attalus Lepidus ; or Metrodorus Lepidas est pérégrin et sa fille est une Claudia. Les deux familles peuvent au mieux être cousines.

Mis à jour le 20/04/2010