N° 326 : [Δι]όφαντος ([Di]ophantos)

Datation : Tibère
Cité : Kéramos

Présentation : 
[Di]ophantos fils de Dionysiosa n'est pas explicitement désigné comme grand-prêtre dans l'inscription qui nous le fait connaître. Mais l'hypothèse de Varinlioğlu, selon laquelle la stéphanéphorie et le sacerdoce des empereurs sont associés à Kéramos, est tout à fait convaincante. Varinlioğlu s'appuie sur deux éléments : la liste des honneurs rendus aux empereurs pendant la stéphanéphorie (l. 15-16 : c'est pendant sa stéphanéphorie qu'a eu lieu l'activité liée au culte impérial, notamment le don d'argent pour financer les honneurs rendus à Tibère) et le fait que les deux autres grands-prêtres attestés à Kéramos ont été « stéphanéphores et archiereis ». L'association entre la magistrature éponyme et le culte des empereurs est attestée dans plusieurs cités d'Asieb. Comme le note J. Crampa, il ne peut cependant s'agir que d'une hypothèse, les sources étant très peu nombreuses. Mais son argument selon lequel on connaît à Kéramos trois autres stéphanéphores à l'époque impériale qui ne portent pas le titre d'archiereus, pour être important, n'est pas décisif ; c'est en effet également le cas à Magnésie du Méandre, cité dans laquelle le dossier, plus complet, semble montrer qu'à l'inverse tous les archiereis sont stéphanéphores à partir d'une certaine date.
Diophantos s'est illustré également pendant sa gymnasiarchie et a conduit à ses frais une ambassade à Rome auprès de Tibère. Il peut s'agir d'une ambassade pour demander de l'aide après le tremblement de terre de 23 après J.-C. Or, c'est au retour de cette ambassade que Diophantos offre 800 deniersb à la cité pour des travaux sur un double portique qui porte le nom de Sebaste et est lié au culte des empereurs – portique sur lequel sera gravé le décret en son honneur.
Sources : 
I.Keramos 14 (Bull. 1988, 21) ; S. Sahin, EA 24 (1995) 33 n. 48 (SEG XLV (1995) 1525)
l. 11-37 : ἐν τῆι αὐθαιρέτωι | [μεγα]λομερεῖ γυμνασιαρχίᾳ, ἥν ἐ|[τέλεσε]ν με[τὰ τ]οῦ παναρέτου ἀδελ|[φοῦ αὐτ]οῦ Δ̣[ιον]υσίου, ἐν τῆι λαμ|[πρᾳ' στε]φαν[ηφορί]ᾳ αὐτοῦ, καὶ ἐν τού|[τωι τὴ]ν εἰς τοὺς Θεοὺς Σεβαστοὺς | καὶ τὸν συμπ̣α̣ν̣τ̣ὰ οἶκον αὐτῶν καὶ | εὐσεβείαν καὶ εὐχαριστίαν αὐτοῦ ὁ | δῆμος [ἀ]ποδέδεκται, καὶ ἐν ἧι ἐτέ|λεσεν εἰ[ς Ῥ]ώμην αὐτεφοδίῳ πρεσ|βείᾳ πρὸς τὸν Σεβαστὸν Τιβέριον Καί|σαρα, καὶ νῦν μετὰ τῆς πάσης χαρᾶς | καὶ προθυμίας, ἅ ἐπηνγείλατο τοῦ | τῆς στεφανηφορίας αὐτοῦ ἐνιαυ|τοῦ, δίνα[ρια] ὀκτακόσια δίδωσιν κα|θὼς ἡ β[ο]υλὴ καὶ ὁ δῆμος προτ[ε]|θύμηται ε[ἰ]ς τὰς τοῦ Σεβαστοῦ Τιβ[ε]|ρίου Καίσαρος τειμὰς, εἰς τὸ μέγιστον καὶ | ἐπιφανέστατον ἀνάθημα τῆς π[ό]|λεως, εἰς τὴν κατασκευ[α]|ζομένην στοὰν διπλῆν ἐν τῆι ἀ[γο]|ρᾶι ὑπὸ τῶ[ν] ἐν ἀρχῆι στρατηγῶν τ[ῶν]| σὺν Ἰασικρ[ά]τηι Διονυσοδώρου : κ[υρω]|θὲν δὲ τὸ [ψ]ήφισμα ἔδοξε ἀναγ[ρα]|φῆναι ἐν [στή]ληι λευκολίθωι ἐν [τῇ κα]|τασκευαζ[ο]μένῃ Σεβαστῆι σ[τοᾶι].

Bibliographie : 
Varinglioğlu, ZPE 55 (1981) p. 65 n. 46.

Notes : 
a Les premières lettres de son nom sont perdues.
b Sur cette somme, voir J. Crampa, Gnomon 60 (1988) p. 603.

Mis à jour le 06/02/2012