N° 142 : Ἰουλιανή (Iulianè)

Datation : Caligula ou Claude

Prêtrise : ἱέ[ρει]α Ἀφ[ροδ]είτης κα[ὶ θεᾶς Ἀγριπ]πείνης [μητ]ρὸς διὰ [βίου]

Présentation : 
Iulianè, épouse du grand-prêtre d'Asie Alkiphron, a fait carrière à Magnésie, à Éphèse et dans le koinon d'Asie. À Magnésie, elle a été stéphanéphore, gymnasiarque, prêtresse à vie d'Aphrodite et d'une Agrippine, qui est dite « mère » – c'est-à-dire mère de l'empereur. Il doit donc s'agir d'Agrippine Maior, sous le règne de Caligula ou sous celui de Claudea. Iulianè ayant été la première grande-prêtresse d'Asie, il nous semble qu'elle doit plutôt être située sous Caligula, car les grandes-prêtrises féminines ont été créées après la divinisation de Drusilla en 38 après J.-C. ; mais on ne peut exclure une datation claudienne, car le sacerdoce de Magnésie peut être postérieur à la grande-prêtrise provinciale. À Éphèse, Iulianè a été prêtresse à vie de Déméter ; elle était probablement originaire d'Éphèse.
La grande-prêtrise provinciale de Iulianè a fait l'objet de discussions entre les tenants d'une grande-prêtrise féminine indépendante de celle des hommes, particulièrement R. Kearsley, et la majorité des savants, qui considèrent que la grande-prêtresse exerçait aux côtés du grand-prêtre, notamment P. Herz, M. D. Campanile et R. Van Bremen. Selon R. Kearsley, la formule « ἀρ[χιέ]ρειαν γε[νομένην] τῆς Ἀσία[ς] » prouve que Iulianè a été grande-prêtresse indépendamment de son mari. P. Herz a cependant clairement montré, en 1992, qu'on ne peut isoler cette formule de la suite du texte, comme le faisait R. Kearsley ; Iulianè a été la première grande-prêtresse d'Asie, mais avec son mari.
Bien qu'elle porte un nom d'origine latine, Iulianè devait être pérégrine, comme son mari Alkiphron. Le père de celui-ci, Menodotos, est connu par une inscription honorifique (I.Magnesia 159), mais on ne sait rien des descendants du couple.
Sources : 
I.Magnesia 158
ἡ βουλὴ [καὶ ὁ δῆμος ἐτείμησαν] | Ἰουλιανὴ[ν Eὐσ]τρά[του τοῦ Φα]|νοστράτ[ου,] γυνα[ῖκα δὲ Ἀλ]|κίφρονο[ς τ]οῦ τῆς Ἀ[σίας ἀρχιε]|ρέως, ἀρ[χιέ]ρειαν γε[νομένην] | τῆς Ἀσία[ς πρ]ώτην τῶ[ν γυναικῶν], | στεφαν[ηφόρ]ον, γυμν[ασίαρχον], | ἱέ[ρει]αν Ἀφ[ροδ]είτης κα[ὶ θεᾶς Ἀγριπ]|πείνης [μητ]ρὸς διὰ [βίου], ἱ[έρει]αν δὲ κα[ὶ ἐν Ἐ]φέσῳ Δή[μητρ]ος [διὰ] | βίου, πάσ[ης ἀ]ρετῆς ἕν[εκεν].

Bibliographie : 
Kearsley 1986 p. 190-191 ; Herz 1992 p. 103-105 ; Campanile 1994 n°8a ; Van Bremen 1996 p. 84, 118, 324 ; Friesen 2001 p. 43.

Notes : 
a C'est l'opinion de R. Van Bremen. Pour P. Herz également, il s'agit d'Agrippine Maior, à partir de 37. En revanche, pour M. D. Campanile, il s'agit d'Agrippine Minor. S. Friesen considère qu'on ne peut choisir entre les deux Agrippines.

Mis à jour le 05/04/2010