N° 234 : Μ. Ἰούλιος Μενέλαος (M. Iulius Menelaus)

Datation : v. 161-215
Cité : Thyatire

Présentation : 
M. Iulius Menelaus est le fils du grand-prêtre M. Iulius Dionysius Acilianus. Comme son père, il a été à la fois grand-prêtre civique et grand-prêtre provinciala. Il a également été agonothète et deux fois stéphanéphore. Ses liens avec le pouvoir romain sont cependant beaucoup plus poussés que ceux de son père, puisqu'il a reçu Caracalla chez lui lors de la visite de l'empereur à Thyatire en 214, ce qui constitue un honneur exceptionnel. On sait que la cité est devenue centre de conventus lors de ce voyage ; M. Iulius Menelaus a dû jouer un rôle dans la négociation de ce privilègeb. Il a en outre été trois fois ambassadeur auprès des empereurs et l'inscription qui nous le fait connaître est un remerciement de la cité pour une ambassade à Hiérocésarée. L'empereur est visiblement intervenu dans une controverse entre les deux cités ; M. Iulius Menelaus se serait rendu à Hiérocésarée pour le règlement du problème après l'intervention impérialec.
L'identification de M. Iulius Menelaus avec un homonyme magistrat monétaire sous Marc-Aurèle n'est pas assurée, mais elle est probable (2). On sait que le père de M. Iulius Menelaus, M. Iulius Dionysius Acilianus, était enfant en 140 lors de la première célébration des Sebasta Tyrimnea. S'il avait alors une dizaine d'années, il peut avoir eu un fils à la fin des années 150 ou dans les années 160, lui-même magistrat éponyme soit avant sa majorité (son père a été stéphanéphore enfant), soit vers 20 ans, à l'extrême fin du règne de Marc-Aurèle. Dans ce cas, il aurait 55 ans au moment du voyage de Caracalla, en 215, et serait à la fin de sa carrière. Le faible nombre de Iulii à Thyatire incite à attribuer la monnaie de Marc-Aurèle à M. Iulius Menelaus.
Sources : 
1/ TAM V 2, 969 (IGR 4, 1247)
[ἀγαθῆι] τύχηι. | [Μ. Ἰού]λ̣(ιον) Μενέλαον | [τὸν] ἀ̣ρχιερέα καὶ | [βού]λαρχον διὰ βίου | [τ]ῆς πατρίδος καὶ ἀ|[γ]ωνοθέτην, ὑποδε|ξάμενον Μ. Aὐρήλιον | Ἀντωνεῖνον βασιλέ|α καὶ τρὶς πρεσβεύσαν|τα πρὸς τοὺς Aὐτο|κράτορας προῖκα καὶ | ἀρχιερασάμενον, υἱὸν | Ἰουλ(ίου) Διονυσίου ἀσιάρ|χου Περγαμηνῶν καὶ ἀ|γωνοθέτου καὶ ἀρχιε|ρέως καὶ στεφανηφό|ρου δὶς τῆς πατρίδος, | καὶ Φουρίας Παύλλης, | πρυτάνεως Ἐφεσίων, | ἐπὶ πρεσβείᾳ τῆι πρὸς [Ἱερ]οκαισαρέας, | ἡ πατρίς.
2/ RPC Online n°2871, 1561, 1565, 1534
ἐπὶ στρα(τηγοῦ) Μ. I(ουλίου) Μενελάου

Bibliographie : 
Campanile 1994 n°56a ; Nawotka 2000 p. 84 n°66.

Notes : 
a La grande-prêtrise est mentionnée deux fois dans l'inscription : au début, Menelaus porte le titre d'archiereus puis, après la mention des ambassades et de la réception de Caracalla, il est de nouveau qualifié de « ἀρχιερευσάμενον ». Dans ce contexte, la deuxième mention est sans doute provinciale, tandis que la première se réfère au culte impérial local de Thyatire.
b Sur le séjour de Caracalla à Thyatire, voir Magie 1950 p. 684-686 ; Halfmann 1986 p. 224.
c TAM V 2, 859.

Mis à jour le 17/05/2010