N° 203 : Διονύσιος Κιλᾶς (Dionysios Kilas)

Datation : 17 avant J.-C. - 2 après J.-C.

Présentation : 
Dionysios Kilas apparaît comme prêtre d'Auguste sur une monnaie représentant Auguste et Livie sur le droit, Caius et Lucius César sur le revers (type 1). L'émission est nécessairement antérieure à la mort de Lucius, en 4 après J.-C., postérieure à la naissance et à l'adoption de Lucius, et probablement contemporaine de l'émission augustéenne du denier de Caius et Lucius à partir de 12 avant. À la fin du Ier siècle avant notre ère, la grande-prêtrise n'existe donc pas encore à Magnésie du Sipyle. Sur le deuxième type monétaire, la prêtrise d'Auguste n'est pas mentionnée et Livie est seule représentée sur le revers – mais cela peut s'expliquer simplement par le fait qu'il s'agit d'une monnaie de valeur et de taille inférieure.
La mention de la prêtrise d'Auguste sur une monnaie peut s'expliquer par une simple question de prestige, mais également par la commémoration d'un événement particulier ; en effet, la légende monétaire a la forme d'une dédicace à Augustea. L'émission monétaire reflète peut-être les célébrations organisées par de nombreuses cités d'Asie à l'occasion des consulats de Caius et Lucius. Dans ce cas, elle aurait eu lieu vers 2 avant J.-C., comme le proposent les éditeurs du RPCb.
Dionysios Kilas porte un nom grec très courant et un surnom probablement également grec, et non lydien, qui appartient au groupe des sobriquets en -as dont la formation a été étudiée par L. Robertc.
Sources : 
1. RPC I 2449 ; 2. RPC I 2450
2449 : Μάγνητες ἀπὸ Σιπύλου, Σεβαστῶι - Διονύσιος Διονυσίου Κιλᾶς, ἱερεὺς Σεβαστοῦ.
2450 : Μάγνητες ἀπὸ Σιπύλου, Σεβαστῶι - Διονύσιος Κιλᾶς.

Notes : 
a C'est le seul cas connu à Magnésie du Sipyle ; les autres légendes sont toujours au nominatif.
b Voir aussi Wolters 2002 p. 297-320. Quarante cités de l'empire ont frappé des monnaies représentant Caius et Lucius Césars, en général avec Auguste. Mais la monnaie de Magnésie du Sipyle est la seule où apparaisse également Livie (RPC I 2 p. 733).
c Noms indigènes p. 307. Kilas fait partie des noms que Robert dit ne pas pouvoir expliquer en grec mais qui « doivent être grecs ». Loc. cit. p. 400 n. 4 : la racine indigène Kill-, qu'on trouve en Isaurie, doit être distinguée d'une racine Kill- grecque. La répartition géographique complexe des noms en Kil- ou Kill- (Zgusta, Kleinasiastische Personennamen p. 230-231) renforce l'idée défendue par L. Robert de renoncer à une origine unique pour ces noms.

Mis en ligne le 15/10/2009